Quantcast
Channel: présidentielle de juin 2009 – Nouvelles d'Iran
Viewing all articles
Browse latest Browse all 16

Chronique d’une élection iranienne sous haute surveillance

$
0
0

Alors qu'une vingtaine de candidats ont déjà fait savoir leur intention de se lancer dans la course présidentielle, l'inscription des candidats commencera le mardi 7 mai pendant cinq jours, a annoncé le porte-parole du Conseil des gardiens de la Constitution, Abass-Ali Kadkhodayi, le 5 mai.

Les candidatures seront ensuite étudiées par cet organe et la liste finale sera communiquée le 22 ou le 23 mai. Les candidats auront vingt jours pour faire campagne, entre le 24 mai et le 12 juin. Le scrutin se tiendra vendredi le 14 juin.

Rafsandjani et Khatami toujours indécis

Ces dates ont été annoncées alors que les deux importantes figures réformatrices, Ali-Akbar Hachemi Rafsandjani et Mohammad Khatami, n'ont toujours pas pris de décision définitive pour la présidentielle.

Selon les dernières déclarations de l'ancien président Rafsandjani (1989-1997), il attend le feu vert du guide suprême iranien, Ali Khamenei. "Je n'entrerai pas sur scène sans son accord, car s'il n'est pas d'accord, le résultat sera le contraire [de ce qu'on veut]", a-t-il annoncé, le 5 mai, dans une réunion avec des étudiants de l'Université de Téhéran.

Quant au dernier président réformateur, Mohammad Khatami (1997-2005), il a mentionné l'assignation à résidence de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi [depuis février 2011], deux candidats malheureux à la dernière présidentielle en 2009. "J'ai une préoccupation. Pourrais-je me persuader de me présenter (...) tant que Messieurs Moussavi et Karoubi sont assignés à résidence et que beaucoup de gens précieux sont en prison ?", s'est-il interrogé le 4 mai. M. Khatami n'a pas tout de même écarté la possibilité de se porter candidat.

Problèmes d'Internet

Depuis samedi 4 mai, le débit des connexions à l'Internet a drastiquement baissé en Iran. Selon des témoignages des utilisateurs, l'accès aux "réseaux privés virtuels" (VPN,Virtual Private Network), utilisés pour contourner la censure et permettant aux Iraniens de se connecter aux outils comme Skype et Viber, ainsi qu'aux réseaux sociaux comme Facebook, a été complètement interrompu.

Le site "Information Technology Iran" rapporte également que les logiciels anti-filtrage comme Psiphon ne fonctionnent plus. Certains parlent d'une manœuvre orchestrée par le régime pour limiter l'accès à l'information à l'approche de la présidentielle, tandis que d'autres évoquent le lancement de l'Internet national, qui "coupera l'Iran de l'Internet mondial".

Lire : "En Iran, la censure est un business comme les autres"

Le responsable d'un site critique d'Ahmadinejad arrêté

Le responsable du site "Baztab Emrooz", critique de Mahmoud Ahmadinejad, a été arrêté samedi 27 avril. Ali Ghazali a été accusé par le procureur général d'"avoir perturbé l'opinion publique". Le site avait fait valoir, quelques heures avant cette arrestation, qu'Ahmadinejad prétendait posséder "une bande sonore" de ses discussions avec "un haut responsable [du régime]", enregistrée au lendemain de la présidentielle contestée du 12 juin 2009, accusant le régime de fraude électorale.

Selon Baztab Emrooz, cette haute autorité aurait déclaré à Ahmadinejad qu'il "n'avait obtenu que 16 millions" de voix et que le régime "voulait annoncer 24 millions", ce que n'aurait pas accepté le président iranien. Mahmoud Ahmadinejad a été réélu président en 2009 avec 24,6 millions de suffrages, selon les chiffres officiels.

Ce site avait émis deux hypothèses quant à l’existence de cet enregistrement. "1) Cette bande n'existe pas et elle a été évoquée pour faire de la guerre psychologique contre le Conseil des gardiens de la Constitution. 2) Elle existe et Ahmadinejad essaie ainsi d'accuser le Conseil des gardiens et le régime de fraude", pouvait-on lire sur Baztab Emrooz. Cet article n'est resté que quelques heures en ligne avant d'en être retiré. Vous pouvez tout de même voir l'image de cette page sur ce lien. Le site n'est d'ailleurs plus disponible sur la Toile.

Cette information a été plus tard démentie par le bureau du président. Or, le rédacteur en chef du site, Foad Sadeghi, est revenu à la charge, le 4 mai, en précisant que l'information leur a été transmise par un des proches du président iranien.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 16

Latest Images

Trending Articles





Latest Images