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Channel: présidentielle de juin 2009 – Nouvelles d'Iran
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Jugés réformateurs, trois ministres pressentis par Hassan Rohani sont écartés par les députés

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Au terme de quatre jours de débats sulfureux, le Parlement iranien a validé, tard dans la nuit du 15 août, quinze des dix-huit ministres proposés par le président Hassan Rohani. Mohammad-Ali Nadjafi, Jafar Milimonfared, Massoud Soltanifar, respectivement au ministères de l'éducation, des sciences et de la recherche, et des sports, n'ont pas obtenu le vote de confiance des députés. Tous les trois ont été écartés en raison de leurs liens avec les réformateurs ou bien de leur soutien au "mouvement vert", né à la suite de la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Par ailleurs, le mot "sédition", faisant allusion aux manifestations de masse survenues la même année, a été mentionné à plusieurs milliers de reprises.

A lire : "Le Parlement iranien approuve la majorité du gouvernement Rohani"

Certains députés avaient reproché à Jafar Milimonfared d'avoir encouragé des étudiants à manifester pendant le mouvement de contestation en 2009. L'un des députés a également diffusé une bande sonore sur laquelle M. Milmonfared demandait aux enseignants de l'université d'Amir-Kabir, située à Téhéran, de se réunir pour protester contre la répression. Il a également été accusé d'avoir soutenu les révoltes estudiantines, à la suite de l'attaque des dortoirs de l'université de Téhéran par la police et les bassidjis, en 1999.

Le ministère des sciences et de la recherche représente un bastion important pour le pouvoir en Iran car, actuellement, quelque quatre millions d’étudiants sont inscrits dans les universités du pays, sous son autorité. De nombreux étudiants et enseignants ont connu l'expulsion temporaire ou définitive de leur université à l'époque du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Certains de ces étudiants ont été également condamnés à des peines de prison.

Mohammad-Ali Nadjafi, proposé par Hassan Rohani pour le portefeuille de l'éducation a, quant à lui, été critiqué en raison de ses activités au sein de la campagne électorale du candidat réformateur Mehdi Karoubi, lors de la présidentielle de 2009. Membre du conseil de la ville de Téhéran, M. Nadjafi avait rendu visite à des familles des victimes de la répression la même année. Certains députés y ont fait allusion pendant leurs discours avant le vote de confiance.

Massoud Soltanifar, proposé pour le ministère des sports, a également été critiqué en raison de sa relation avec Mehdi Karoubi. Certains analystes font remarquer que ce ministère est aujourd'hui dirigé par des anciens membres des gardiens de la révolution et que les députés ne veulent pas que ce ministère leur échappe.

Les résultats de ces votes témoignent du fait que les députés, majoritairement conservateurs, ne sont pas prêts à confier l'éducation et les sports – les domaines qui affectent le plus la jeunesse iranienne – aux réformateurs. Les personnalités proposées par le président iranien pour l'économie, le pétrole et les affaires étrangères ont été confirmées par les députés, malgré les critiques qu'elles ont pu susciter au sein du Parlement.

Le vote de confiance à Ali Tayebnia, pour le ministère de l'économie, a été inédit : il a obtenu 274 votes positifs sur 284, montrant la conscience qu'ont les députés de l'état catastrophique de l'économie du pays.

Hassan Rohani aura trois mois pour proposer de nouveaux ministres au Parlement. Entre-temps, des "responsables" nommés par le président s'occuperont de ces trois ministères.

A lire : "Iran : des futurs ministres modérés attaqués par les conservateurs"

 


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